Patrimoine

Origine

Sous la Révolution, la commune de Saint-Sever portait  le nom de Grand-Pré. Au XIXe siècle, Saint-Symphorien. Puis Saint-Sever. Par décret du 26 mai 1972, Saint-Sever devient Saint-Sever de Saintonge

Le chemin chaussée

Voie romaine allant des cités antiques de Vesunna (Vésone, quartier actuel de Périgueux) à Mediolanum Santonum (actuellement Saintes). Elle figure sur la Table de Peutinger (ancienne carte Romaine).

L’église de Saint-Sever

Eglise de Saint-Sever de Saintonge
Église de Saint-Sever de Saintonge

L’église est édifiée à l’extrémité Est de la commune. Ce qui n’est pas sans questionner…

A l’époque gallo-romaine, le territoire du village était-il connu par un nom qui lui soit propre ou n’était-il qu’une dépendance d’un vaste domaine rural clairement désigné comme Roufiacum ?

L’église a-t-elle donc amené la construction d’un petit bourg autour d’elle, ou est-ce la présence d’un habitat jadis lié à un vaste domaine agricole gallo-romain, disparu après la chute de l’empire de Rome, qui a provoqué l’édification d’un lieu de culte pour répondre aux exigences d’une ferveur religieuse particulièrement ardente aux XI ème et XII ème siècles ?

La question demeure.

Aujourd’hui, l’édifice paroissial de Saint-Sever est presque tout entier du XV ème siècle, ayant remplacé une église du XII ème siècle dont il subsiste quelques restes : abside et mur nord de la nef. Elle a certainement été détruite en grande partie pendant la guerre de cent ans.

Quelques détails architecturaux

Le Balet

Daté de 1703, de forme carrée, il a été construit pour protéger le portail de l’église des érosions dues aux vents d’ouest et à la pluie. Il sert également de vestibule au sanctuaire permettant aux fidèles de se rassembler à l’abri avant de pénétrer dans la nef.

Le Portail

Le Portail

De style gothique, la porte pleine, en bois, à deux vantaux avec profondes nervures et feuilles de choux, donne accès à la nef.

Ce portail aurait été réalisé par les artistes ayant établi et décoré le portail de la cathédrale saint Pierre à Saintes.

La Nef

La Nef

Elle forme un triangle d’environ dix-sept mètres (longueur) sur quatre mètres (largeur). Elle comporte trois travées délimitées par des piliers plats à angle fixe renforçant l’intérieur du mur nord. Dans ce mur sont taillées 5 niches étroites.

Deux fenêtres trilobées (mur sud) éclairent l’intérieur.

Trois marches de pierre donnent accès à l’extérieur sur la rue de l’église. A côté de ces marches, une pierre de taille est creusée pour servir de bénitier.

Le Chœur

intérieur de l'église de Saint-Sever de Saintonge
Le Chœur de l’église

Il constitue la travée de l’église dominée par le clocher.

Devant le mur du fond est placé un autel de style néogothique. Une grande fenêtre ogivale ouverte dans le mur sud éclaire le cœur. A la base de ce mur, un passage voûté et étroit donne accès à la tourelle.

La grille du chœur est inscrite au mobilier des monuments historiques depuis 1982.

L’Abside

Cette partie date certainement, comme le mur nord, du XII ème siècle. Elle est accessible par une étroite porte aménagée dans le mur constituant le fond du cœur.

L’Abside

Le Clocher

De forme carrée, massif, il est couvert d’un toit de tuiles. Une croix en pierre le surmonte. La cloche actuelle date de 1808 ; elle est suspendue à une robuste charpente de bois et a été fondue par les fondeurs «Les MUTEL ».

La Cloche « Françoise »

Pour plus d’informations vous pouvez vous reporter aux ouvrages de Charles Connoué « Les églises de Saintonge ».

Les croix de Saint-Sever de Saintonge

La croix de la Nougerée

A Saint-Sever de Saintonge nous avons 2 croix de pierre. Une placée proche du cimetière, l’autre placée en plein champ au bout de la rue de la Nougerée. Ce chemin rural mène vers la commune de Montils.

croiX en pierre
Croix de la Nougerée

La présence de telles croix se justifie en général par le souci ancien d’exorciser les carrefours où, la nuit tombée, était sensé se tenir le diable à l’affût d’un humain attardé. L’esprit malin prenait diverse formes, spectre, et surtout celle d’une brebis perdue bêlant lamentablement pour apitoyer le passant. Si ce dernier, attendri, chargeait l’animal sur ses épaules, en travers de son cou, la bête devenait de plus en plus pesante et finissait par écraser le malheureux qui ne parvenait pas à s’en débarrasser.

L’originalité de la croix de la rue de la Nougerée c’est qu’elle se situe pratiquement en pleine campagne bien qu’en bord d’un chemin. Il est difficile cependant de savoir, si au moment où elle a été élevée, elle était placée à un croisement d’itinéraire.

Croix en pierre
Croix proche du cimetière

Le monument est composé de quatre parties : ( un socle cubique, une colonne cylindrique, une pierre ayant sa base taillée en forme de tronc et de deux branches transversales à la croix et un petit cube de pierre forme le haut de la croix)

Pour quelle raison cette croix a-t-elle été érigée à cet endroit de la commune ? Par qui ?

Son éloignement de l’église ne paraît pas permettre de voir en elle une croix marquant un but de possession. Elle ne comporte à première vue aucune inscription susceptible de livrer un indice sur la date de sa mise en place et de l’autorité qui l’a faite ériger.

Le mystère demeure….

Le monument aux morts

Monuments aux morts

Le 13 juin 1920, le Conseil Municipal, sollicité par les Anciens Combattants de la commune, décide l’élévation d’un « monument aux morts » pour la France pendant la grande guerre.

Les démarches pour finaliser le projet s’organisent. La commune va financer une partie des frais et une souscription publique est ouverte.

L’entreprise de Monsieur MECHIN (entrepreneur de travaux funéraires à Saintes) est choisie afin de réaliser les travaux au regard des croquis de l’édifice et du devis qu’elle a présentés.

Le monument sera élevé devant la mairie sur la place publique à coté de l’école.

Le 9 avril 1922, l’inauguration du monument se fera en  présence de Monsieur POMMERET (maire de Saint-Sever de Saintonge), Monsieur PERREAU (doyen des sénateurs de la Charente-inférieure), Monsieur LAURAINE (député du département), Monsieur BOUCQ (conseiller Général et d’Arrondissement de canton de Pons), Messieurs les maires des Communes environnantes, ainsi qu’une foule assemblée.

Le 16 avril, Monsieur Adolph POMMERET (maire de la commune), demande que soit gravé l’inscription «  Les anciens combattants à nos camarades » sur une plaque de marbre, mettant en valeur l’engagement financier pour ce projet ainsi que l’ engagement humain pour la nation.

Sous l’inscription « Aux enfants de Saint-Sever morts pour la France » figure la liste des seize militaires tombés au cours de la grande guerre ( BERTON Pierre, BONNAUD Albert, FETIS Etienne, FOUCHE Georges, FOUCHE Onésime, HOUMEAU Alexandre, LUCAS Raou, MALFRAY Eloi, MARTINEAU Clotaire,MARQUIZEAUD Léon, MIRAMBEAU Maximin, NATTIER Julien, POMMERET Ludovic, SUET Etienne, TARIN Albert, TARIN Jules).

Le premier conflit mondial fût, hélas, suivi d’un second tout aussi sanglant.

Le prix payé par les Saint sevérins, fût moins lourd qu’en 1914-1918, car la perte se limitera à 4 vies humaines (FOUCHE Olaüs, SLANKA Emile,TEXIER Guy, PELLETANT Jacques).

Le Pont de Chauveau

Le Conseil Municipal du 30 mars 1899 de Saint-Sever de Saintonge, présidé par Monsieur BRUNET (maire de la commune) décide la demande de construction d’un pont pour remplacer le bac de Chauveau existant à cette époque. Il représentait certainement le plus important des passages situés sur la Charente.

Sa situation géographique, au carrefour de chemins de communication Pons-Burie, Saintes, Barbezieux, Cognac-Saintes ainsi que sa proximité avec la gare de Beillant sont probablement l’explication de l’importance de son utilisation. Il jouait un rôle essentiel dans l’économie locale.

Les habitants de la commune ainsi que ceux des communes voisines sont très favorables à la construction d’un pont qui permettrait une liberté de circulation optimale.

Le 20 septembre 1899, le Conseil Municipal de Saint-Sever de Saintonge, demande à Monsieur le Préfet, de transmettre et d’appuyer le dossier auprès des pouvoirs publics afin d’assurer l’exécution de ce grand projet.

Le lancement du Pont sur la Charente

Douze communes sont concernées par la construction de cet édifice et donc par son financement. La dépense s’élèvera à 265 000 francs. 7 130 frais des Fonds de concours communaux, 185 616 du Département, 69 827 francs de l’Etat. Une souscription est ouverte auprès des habitants de certaines communes, elle permettra de recueillir la somme de 2 427 francs.

Le pont se construit sous la responsabilité de Messieurs OZURET et BOINOT, respectivement agent voyer chef et agent voyer d’arrondissement.

En parallèle, une commission inter-communale Chaniers-Saint-Sever de Saintonge est constituée afin d’organiser l’inauguration du pont CHAUVEAU-BEILLANT.

En attendant le train sénatorial (30 avril 1905)

Cette dernière aura lieu le 30 avril 1905, en présence du Sénateur Président du Conseil Général Monsieur Emile COMBES, de nombreuses personnalités ainsi que de très nombreux habitants des communes. Monsieur CHAUVIN, (maire de CHANIERS), monsieur DESCHAMPS (maire de Saint-Sever de Saintonge) ainsi que monsieur MAILLARD (conseiller municipal de CHANIERS) accueillent monsieur le Sénateur.

Malgré une météo défavorable, cette journée fut triomphale. Après les discours officiels, vient le temps de prestations d’enfants de Chaniers et de Saint-Sever de Saintonge dans le hall de la gare de BEILLANT ainsi que sur le pont (conduites par les institutrices).

Inauguration du pont (30 avril 1905) – Les discours

La foule est nombreuse pour participer à l’événement. Les trains se succèdent pour déverser un très grand nombre de visiteurs.

Retour de l’inauguration par la nouvelle route
M. Combes salue le public (30 avril 1905)

Une fois le pont inauguré, le banquet organisé dans le hall de la gare de marchandises de BEILLANT, commence à midi. Trois cents convives y prendront part.

Autour de la Salle du banquet – Discours de M. Combes
(30 avril 1905)

Nombre de personnalités, ont offert un discours pour saluer le travail et l’engagement de toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de ce magnifique ouvrage. Les musiciens de « l’ALSACE-LORRAINE » de CHANIERS se restaurent avant d’animer la fête en jouant entre autres la Marseillaise.

La cavalcade (30 avril 1905)

La cérémonie officielle prendra fin à 16 heures. Alors, la fête populaire va commencer. Des milliers de personnes situées sur les deux berges du fleuve découvrent un spectacle composé par le docteur JEAN, Maire de ROUFFIAC.

La journée se terminera par un dernier passage du bac empli d’un chargement de roseaux sur lesquels le passeur, désormais inutile, sera brûlé en effigie.

Dernier passage du Bac (30 avril 1905)
Les deux ponts sur la Charente et passage d’un train express
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